Assurance crédit immobilier : la loi Lagarde peine à s’installer

L’achat d’un bien immobilier passe systématiquement par la souscription d’une assurance crédit immobilier, ceci afin d’apporter une protection aux banques en cas de décès, de maladies ou d’événements entravant le remboursement des échéances par les emprunteurs. Or, même si depuis 1986, la loi interdit aux établissements bancaires de proposer le crédit et l’assurance sous la forme d’un package, la réalité est pourtant toute autre. Les emprunteurs se voient ainsi la plupart du temps fortement invités à souscrire la formule tout compris. Mise en œuvre afin d’éviter ce genre de techniques abusives, la loi Lagarde permet aux consommateurs de choisir l’assureur de leur choix, dans la mesure où le contrat proposé est identique à celui de la banque. Toutefois, on constate que les emprunteurs continuent, dans la majorité des cas, à souscrire le contrat de leur banque, et ce en dépit d’un coût plus élevé.

La loi Lagarde en bref

Mise en application depuis un peu plus de deux ans, la loi instaurée par la ministre de l’économie et des finances du gouvernement Fillon, Madame Lagarde, offre aux emprunteurs la liberté de choisir leur contrat assurance crédit immobilier chez l’assureur de leur choix.

Ainsi, si le contrat proposé présente les mêmes garanties que celui de la banque, cette dernière est alors dans l’obligation de l’accepter.

Or, bien que les économies à réaliser peuvent s’avérer importantes pour l’emprunteur, on observe que les clients sont seulement 11 % à opter pour la délégation d’assurance, et ainsi à faire jouer la concurrence. L’association banque-assurance-crédit immobilier a donc la vie dure, pour le plus grand profit des établissements bancaires.

En effet, l’assurance souscrite dans le cadre d’un prêt immobilier représente un coût réel non négligeable dans le montant total du crédit. Les futurs acheteurs ont ainsi tout intérêt à se renseigner auprès d’autres compagnies d’assurance, afin de bénéficier de conditions financières plus avantageuses. Le magazine Capital, avec l’aide du site Meilleurtaux, ont à cet effet réalisé une enquête, destinée à faire prendre conscience des économies possibles.

La délégation d’assurance : des économies plus ou moins importantes selon le profil du client

Il apparaît clairement que choisir un autre assureur que sa banque pour son crédit immobilier permet à l’emprunteur de réaliser des économies substantielles. Selon le profil de ce dernier, elles peuvent aller de 3 375 à 6 600 euros.

Autre constat : le cadre non-fumeur est particulièrement privilégié, pouvant espérer obtenir un taux d’assurance nettement inférieur à celui proposé par sa banque. A titre d’exemple, un cadre non-fumeur âgé de 35 ans, souscrivant un prêt de 200 000  € sur quinze ans, peut économiser jusqu’à 6 600 euros sur la totalité de son crédit, grâce à un taux de 0.13 %, contre 0.35 % en passant par la banque.

A noter que ces avantages s’appliquent à tous les emprunteurs, qu’ils soient cadres et fumeurs ou non. Ainsi, un client fumeur, non cadre, âgé de 27 ans, peut réaliser une économie de 2 700 euros pour un crédit de 150 000 euros sur vingt ans.

Autant de raisons pour s’informer, comparer et faire jouer la concurrence. De telles économies, surtout en cette période, sont toujours bonnes à prendre !