Retrouver le choix de son assurance crédit

Facultative, l’assurance crédit recouvre différentes garanties de remboursement de l’emprunt à la place de l’assuré dans les principales circonstances où celui-ci risque d’être privé de ses revenus et donc de faire défaut suite à un accident de la vie. En pratique, les banques subordonnent bel et bien leur accord de financement à la souscription de leur assurance emprunteur. Si le principe de l’assurance crédit ne relève pas uniquement du marketing de la peur, il n’empêche que les écarts de tarifs méritent réflexion avant souscription.

 Les garanties d’une assurance crédit

L’assurance emprunteur facultative se compose généralement de quatre garanties.

1/ L’assurance décès

Le sombre sinistre visé ici est le décès de l’assuré, décès qui n’éteint pas la dette, ne rompt pas le contrat de crédit. Sans assurance, la famille de l’emprunteur décédé prend la succession du contrat et se retrouve redevable des mensualités restantes. En cas d’absence d’héritiers ou d’insolvabilité de ceux-ci, la banque risque de se retrouver avec un contrat sur les bras ou, moindre mal, avec un remboursement différé, rééchelonné.

La garantie décès la délivre de ces soucis puisque la compagnie d’assurance prendra le relai en effectuant le remboursement du prêt sans peser sur les membres de la famille.

2/ L’assurance invalidité permanente

Cette garantie apparaît également sous le nom de perte totale et irréversible d’autonomie. Les conséquences immédiates de l’invalidité sont, sauf exception (pour les rentiers) ou miracle (pour les salariés), la perte de l’emploi de l’assuré, ce qui s’accompagne inévitablement de la perte des revenus sur lesquels le remboursement de l’emprunt était basé.

C’est là qu’intervient l’assurance invalidité laquelle prendra en charge le remboursement du prêt.

3/ L’assurance incapacité temporaire ou totale de travail.

Là encore, un accident ou la survenance d’une maladie peuvent conduire à la rupture de l’activité professionnelle de l’assuré, synonyme d’une perte de revenus. L’assurance interviendra pour couvrir à sa place les mensualités de l’emprunt.
4/ L’assurance perte d’emploi chômage.

La garantie perte d’emploi est couramment appelée assurance chômage, à ne pas confondre avec le dispositif public d’aide aux salariés involontairement privés de leur emploi. Il s’agit simplement ici de garantir le remboursement de l’emprunt malgré la perte de l’emploi de l’assuré, dernière circonstance envisagée de perte des revenus.

Observer les exclusions, limites et plafonds

En matière d’assurance, la lecture des conditions d’application réserve toujours quelques surprises. Si les cas d’accident de la vie sont les seuls cas de défaillance couverts, il existe encore des restrictions. Les garanties visant des cas précis, elles peuvent être privées d’effet si le sinistre survient dans certaines circonstances.

Par exemple, il faut vérifier que l’assurance invalidité permanente ouvre bien droit au remboursement de l’emprunt, quelle que soit la cause de l’accident.

Les limites d’âge sont également un point à examiner avec attention.

Toutefois, les restrictions sont surtout nombreuses et divergent d’une compagnie d’assurance à l’autre au sujet de l’assurance perte d’emploi. Très souvent celle-ci n’intervient qu’à la condition que l’assuré ait été précédemment en CDI, et encore, faudra-t-il justifier d’un minimum d’ancienneté. Les ruptures de périodes d’essai sont exclues de la garantie, tout comme les CDD qui n’ouvrent pas droit aux versements d’indemnités chômage.

L’application de la garantie perte d’emploi est généralement subordonnée à l’existence d’un licenciement ouvrant droit à des indemnités de chômage. Dès lors sont exclus les cas de démissions, de chômage partiel et de mise en préretraite.

Lutter contre l’opacité de l’assurance crédit

Ouvrir le marché de l’assurance emprunteur est à l’ordre du jour si l’on en croit le projet de loi de régulation des activités bancaires. (Rappelons qu’il a été adopté en première lecture au Sénat le 22 mars 2013.) Force est de constater une situation de monopole des contrats bancaires en matière d’assurance crédit et il faudra une certaine dose de courage, ou d’autre chose, pour oser déstabiliser le marché à l’encontre de ces acteurs.

De son côté, l’observatoire BAO (Banque Assurance Optimisation, cabinet de conseil en assurance) relève dans son analyse du 1er février 2013 que le poids de l’assurance emprunteur dans un crédit immobilier représente actuellement près de 25% du coût du crédit. Dans cette proportion, l’assurance emprunteur devient forcément un critère de choix de l’établissement de crédit.

Pourtant, les documents de présentation tiennent parfois plus de la confidentialité ou que du prospectus, or, les écarts de tarifs et les différences observées dans l’étendue des garanties justifieraient que les emprunteurs prennent le temps de comparer les offres.

Que ce soit pour financer leur maison ou leur voiture, se prémunir en cas d’accident de la vie n’est certes  pas dénué de fondement. En revanche, souscrire immédiatement l’assurance de la banque est une solution de facilité, solution à peser en fonction des conditions avantageuses de crédit accordées ou perdues en cas d’assurance souscrite chez un tiers, qu’il s’agisse spécifiquement d’une assurance emprunteur ou plus largement d’une assurance de maintien de salaire. En effet, les rares emprunteurs (15%) qui souscrivent une assurance hors banque, perdent (moins rare) l’accès aux avantages commerciaux de l’établissement de crédit.