Vous avez souscrit un contrat d’assurance-vie qui ne répond plus à vos attentes ? Ne paniquez pas, il existe des solutions pour transformer ce mauvais contrat en une réelle opportunité financière. Dans cet article, nous vous expliquerons les étapes à suivre pour maximiser les avantages de votre assurance-vie et en faire un instrument performant pour votre épargne.
Pourquoi conserver un (mauvais) contrat ?
Il est parfois tentant de conserver un contrat d’assurance-vie mal performant pour ne pas perdre les avantages fiscaux qu’il offre. Cependant, cette décision doit être basée sur vos besoins et l’ancienneté de votre contrat. Si vous prévoyez de faire des retraits dans les cinq prochaines années, il est fiscalement avantageux de les effectuer à partir d’un contrat de plus de huit ans, plutôt que d’investir dans un nouveau contrat. En effet, vous pouvez bénéficier de l’abattement annuel sur les intérêts, ce qui vous permet souvent de ne pas être imposable. Toutefois, si vos intentions de retraits sont plus éloignées dans le temps ou incertaines, ce raisonnement ne s’applique pas.
En cas de décès, la décision de conserver ou non un contrat dépendra de la date de souscription du contrat et de votre âge actuel. Si vous avez souscrit votre contrat avant le 13 octobre 1998, il est probablement préférable de le conserver, quelles que soient ses performances, car la fiscalité était plus avantageuse à cette époque. Cependant, il convient d’évaluer si les montants en jeu sont significatifs, car si vous avez peu versé avant cette date, l’avantage fiscal sera minime. Pour les contrats souscrits et alimentés avant le 20 novembre 1991, tout ce qui a été versé avant le 13 octobre 1998 est exonéré de droits de succession, avec un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire. Ces anciens contrats doivent être conservés soigneusement dans un objectif de transmission.
Pour les contrats souscrits après cette date, la fiscalité reste identique jusqu’à aujourd’hui. Donc, il n’y a pas d’inconvénient majeur à en changer. Cependant, il est important de prendre en compte votre âge. Si vous avez plus de 70 ans, réinvestir dans un nouveau contrat pourrait être désavantageux pour les bénéficiaires, car le capital versé sera soumis aux droits de succession après un abattement global de 30 500 euros. Avant 70 ans, chaque bénéficiaire bénéficie d’un abattement de 152 500 euros sur le capital perçu. S’il s’agit de votre conjoint ou partenaire pacsé, il sera exonéré de droits de succession quel que soit votre âge au moment des versements.
Mais conserver un contrat d’assurance-vie avec de mauvaises performances ne doit pas être une excuse pour l’inaction. Vous pouvez transférer votre contrat vers une nouvelle enveloppe tout en conservant l’ancienneté fiscale. Cependant, cette option n’est possible que si vous restez chez le même assureur. Assurez-vous que le nouveau contrat proposé offre un bon rapport qualité-prix avant de prendre une décision. Soyez prudent car certaines compagnies imposent des contraintes d’investissement ou des frais lors du transfert. De plus, si votre ancien contrat garantit un rendement minimal supérieur à ce qui est actuellement offert par les fonds en euros, il est préférable de le conserver, du moins tant que les fonds en euros actuels ne rapportent pas davantage.
Pourquoi et comment aller voir ailleurs
Si votre assurance-vie présente des performances médiocres, avec par exemple un rendement du fonds en euros inférieur à 2%, vous pouvez récupérer la totalité de votre capital pour le réinvestir dans un meilleur contrat. Cette option est viable si vous n’avez pas besoin de retirer vos fonds à court ou moyen terme, si vous avez moins de 70 ans et si votre contrat ne bénéficie pas d’un taux de rendement garanti élevé.
Pour effectuer cette opération, vous devrez demander un rachat total auprès de votre assureur par lettre recommandée avec accusé de réception. Vous devrez fournir le numéro de contrat, prouver votre identité et fournir un RIB. Une fois le dossier complet, l’assureur a trente jours maximum pour vous rembourser.
La fiscalité liée à un rachat dépendra de l’ancienneté de votre contrat et de la date des versements. Cependant, même pour un contrat récent, l’impôt ne portera que sur les gains inclus dans le montant retiré, et non sur la somme totale extraite, car une partie de cette dernière est constituée de capital. De plus, si vous ne payez pas d’impôt sur le revenu ou un taux très bas, il sera préférable d’intégrer les intérêts imposables à votre revenu imposable et de subir l’impôt au barème progressif plutôt que le prélèvement forfaitaire de 12,8%. Veuillez noter que cette décision s’applique à l’ensemble de vos placements éligibles au prélèvement forfaitaire.
Si vous êtes réticent à clôturer complètement votre contrat d’assurance-vie, sachez qu’il est possible d’opter pour une approche moins radicale. Contrairement à d’autres types de placements, tels que le PEA ou les livrets réglementés, vous pouvez détenir autant de contrats d’assurance-vie que vous le souhaitez. Vous pouvez donc souscrire dès maintenant un ou deux nouveaux contrats, afin de profiter des avantages fiscaux qu’ils offrent. Ensuite, vous pourrez progressivement transférer vos fonds de l’ancien contrat vers le nouveau, en utilisant les règles fiscales sur les retraits. Toutefois, cette stratégie n’est possible que si votre contrat a au moins huit ans. Vous pouvez découper le transfert sur plusieurs années civiles pour maximiser l’utilisation de l’abattement annuel et éviter de payer des impôts supplémentaires (hors prélèvements sociaux).
En conclusion, si vous détenez un contrat d’assurance-vie avec de mauvaises performances, vous avez plusieurs options pour transformer cette situation en une opportunité financière. Vous pouvez conserver le contrat en fonction de votre situation fiscale et de vos besoins à court et à long terme. Si vous choisissez de changer de contrat, assurez-vous de comparer les offres disponibles et de tenir compte de la fiscalité et des frais associés. Quelle que soit la décision que vous prenez, il est essentiel de prendre en compte votre situation financière personnelle et de consulter un conseiller financier si nécessaire.