Dirigeants, avez-vous déjà envisagé d’être au chômage alors que tout va bien ?

Dirigeants, imaginez-vous au chômage malgré une situation en apparence stable. C’est le dilemme méconnu auquel de nombreux travailleurs font face.

Dirigeants, avez-vous déjà envisagé d’être au chômage alors que tout va bien ?

Être un dirigeant d’entreprise prospère ne signifie pas être à l’abri des aléas économiques ou des changements de conjoncture. Même si vous avez connu un succès certain jusqu’à présent, il est important de prévoir l’imprévisible et de vous demander si vous êtes préparé à faire face à une période de chômage.

Une assurance chômage peu accessible pour les dirigeants

Pendant longtemps, l’assurance chômage était réservée aux salariés, ce qui excluait de facto les mandataires sociaux. Depuis le 1er avril 2022, la loi permet aux dirigeants de bénéficier de cette assurance, mais les conditions d’éligibilité sont très contraignantes. Ainsi, de nombreux dirigeants préfèrent se tourner vers des assurances privées pour se protéger en cas de chômage.

Pour bénéficier de l’assurance chômage traditionnelle, un dirigeant non salarié doit avoir cessé son activité à la suite d’une liquidation judiciaire, d’un redressement judiciaire ou d’une fermeture définitive liée à une activité économiquement non viable. De plus, il doit avoir exercé une activité non salariée de manière continue pendant au moins deux ans dans la même entreprise et être inscrit à Pôle emploi à la recherche d’un emploi. Ces conditions sont souvent difficilement remplies par les dirigeants.

En outre, le montant de l’indemnisation est très limité, avec un maximum de 800 euros par mois. Cette somme est souvent insuffisante pour maintenir un niveau de vie décent, surtout pour un dirigeant habitué à des revenus plus élevés.

Des régimes complémentaires de protection pour les dirigeants

Pour pallier les limites de l’assurance chômage traditionnelle, de nombreuses options de protection complémentaires sont disponibles pour les dirigeants. Ces contrats, proposés par des compagnies d’assurances ou des courtiers spécialisés, peuvent couvrir le chômage provenant d’une révocation, d’un redressement judiciaire ou d’une dissolution anticipée.

Les régimes complémentaires offrent une plus grande flexibilité en termes de couverture et d’indemnisation. Les dirigeants peuvent choisir le pourcentage de leur revenu à couvrir ainsi que la durée de la période d’indemnisation. Ces contrats ont cependant un coût, variant généralement entre 4% et 7% de la rémunération brute moyenne, en fonction des garanties choisies.

Il est important de noter que ces coûts sont déductibles pour l’entreprise dans le cas d’un dirigeant salarié ou dans le cadre de la loi Madelin pour les travailleurs indépendants.

Prévoir… surtout quand tout va bien !

Il est essentiel de ne pas attendre que les difficultés surgissent pour se préoccuper de sa protection sociale en cas de chômage. Les entrepreneurs doivent considérer la couverture chômage comme une couverture sociale à part entière et anticiper les éventualités négatives.

Afin de prendre une décision éclairée, il est recommandé de faire appel à un expert en assurance qui pourra guider le dirigeant dans le choix de la meilleure couverture en fonction de ses besoins spécifiques. Il est crucial de calculer précisément les besoins avant de souscrire un contrat, afin de ne pas payer pour une couverture excessive ou insuffisante.

De plus, il est nécessaire de prendre en compte les délais de carence lors de la souscription d’une assurance chômage, qui peuvent être d’environ 12 mois. Il est donc préférable d’anticiper cette mise en place, en particulier lorsqu’il y a une levée de fonds, pour éviter toute dilution du droit de vote du dirigeant fondateur.

Être un dirigeant d’entreprise ne garantit pas une protection automatique en cas de chômage. Il est essentiel de se préparer à toute éventualité, même lorsque tout va bien. Les régimes d’assurance chômage traditionnels sont souvent peu accessibles aux dirigeants, d’où l’importance de souscrire des assurances privées ou des régimes complémentaires. La meilleure façon de faire face à une période de chômage est de prévoir en amont et de trouver la solution la plus adaptée à ses besoins spécifiques. Ne négligez pas votre protection sociale en tant que dirigeant, elle peut faire la différence lorsque les temps sont plus difficiles.