La récente décision de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) marque une étape tragique dans l’histoire d’UniRé Assurances, une mutuelle d’assurance qui a été un pilier du secteur depuis 1944. Suite à la constatation de la caducité des agréments accordés à l’union de ses sociétaires, UniRé tire sa révérence, entraînant une restructuration significative au sein des mutuelles associées. Cet article explore les ramifications de cette décision, les raisons de ce déclin, ainsi que ses conséquences pour les assurés.
La fin d’un chapitre
La publication du communiqué officiel le 24 novembre a acté la dissolution d’UniRé Assurances. Les agréments qui lui avaient été accordés sont désormais déclarés caducs, ce qui signifie que cette mutuelle, dont le siège se situe à Montanay dans le Rhône, ne peut plus opérer. Historiquement, UniRé était le réassureur exclusif de plusieurs mutuelles locales, notamment situées dans le département de l’Ain et à Dijon, et a joué un rôle essentiel dans l’offre d’assurance dommages au niveau régional.
Une restructuration nécessaire
Dans le cadre de la dissolution, les portefeuilles de contrats de trois mutuelles – la mutuelle Bresse Bugey, Optim Assurances et la mutuelle d’assurances Val de Saône Beaujolais – vont être transférés à la société mutuelle d’assurance de Bourgogne (SMAB) par le biais d’une fusion-absorption. Cette réorganisation est un signal fort indiquant non seulement la fin d’UniRé, mais aussi une tentative de stabiliser une situation financière déjà précaire au sein de ces mutuelles.
Impact sur les employés
Un des aspects notables de cette restructuration est qu’il n’y a pas de licenciements prévus. Les quatorze salariés des mutualistes absorbées, ainsi que les quatre employés d’UniRé, rejoindront la SMAB, assurant une continuité pour ces professionnels de l’assurance qui auront l’opportunité de poursuivre leur carrière au sein d’une structure consolidée. Lionel Chassin, directeur général d’UniRé et d’Optim Assurances, a été nommé directeur général de la SMAB, marquant une nouvelle ère de leadership pour cette entité.
Un chemin semé d’embûches
La route vers cette fin annoncée n’a pas été sans difficultés. Depuis 2022, UniRé Assurances a subi diverses embûches, notamment l’arrêt de son activité en assurance construction, qui avait jusqu’alors alimenté sa croissance. La décision de l’ACPR d’interdire temporairement la souscription de nouveaux contrats a gravement affecté leur développement. Bien qu’une reprise partielle de l’activité ait été faite, la décision d’abandonner certaines lignes de produits a été fatale pour la santé financière de l’union mutualiste.
Un chiffre d’affaires en déclin
Les résultats financiers d’UniRé affichent la dure réalité du secteur. En 2023, le chiffre d’affaires s’est écroulé de 68 %, tombant de plus de 48 millions d’euros en 2022 à 15,5 millions d’euros un an plus tard. Ce déclin est attribué à l’arrêt des programmes spécifiques, la dégradation de la sinistralité et des événements climatiques qui pèsent lourdement sur les bilans financiers. Malgré cela, le rapport indique un bénéfice net modeste qui renforce les fonds propres de l’union, affichant un ratio de solvabilité à 165 %.
Perspectives d’avenir pour les mutuelles
Avec la restructuration des cédantes d’UniRé, l’accent est désormais mis sur la simplification de la gouvernance et la mutualisation des compétences au sein de la SMAB. Cela permet une réponse plus efficace à des exigences réglementaires croissantes, tout en consolidant les bases financières des entités restantes. Le regroupement des fonds propres pourrait bien offrir de nouvelles opportunités pour redéfinir l’avenir des services d’assurance dans la région.