Même si elle demeure le produit d’épargne principal en France, en termes d’encours, l’assurance-vie n’est pas au mieux de sa forme depuis un an. Les épargnants, soucieux de disposer d’une épargne disponible à tout moment, lui préfèrent en effet d’autres produits, à l’image du Livret A ou du Livret de développement durable (LDD), livrets qui bénéficient en outre d’avantages fiscaux non négligeables. Toutes ces raisons accumulées justifient la décollecte nette récurrente observée sur les douze derniers mois. Le point sur un produit d’épargne sollicité il y a quelques années, et boudé désormais.
L’assurance-vie en bref
Produit d’épargne proposé par les banques ou les assureurs, l’assurance-vie est une solution offerte dans le but de se constituer un capital sur le long terme, dont la durée est définie lors de la souscription. Par conséquent, pour pouvoir profiter de ce capital, il convient de ne pas y toucher pendant toute la durée du contrat, au risque d’en perdre tous les bénéfices.
Il est à noter qu’au-delà de huit années de souscription, les plus-values générées sont soumises à un régime fiscal particulièrement intéressant. De même, dans le cas où le souscripteur décède avant l’échéance du contrat, le capital n’est pas intégré dans le calcul des droits à la succession.
A noter également que l’assurance-vie offre une grande souplesse à son titulaire. Celui-ci a en effet la possibilité de choisir la détermination du secteur géographique, du secteur d’activité ou encore d’orienter son choix vers des produits éthiques, à forte valeur sociale par exemple.
C’est pourquoi l’assurance-vie est un produit phare de l’épargne française, détenu par 14.5 millions d’épargnants.
L’assurance-vie en chiffres
Toutefois, en dépit de ce statut de leader sur le marché des produits d’épargne, l’assurance-vie n’est pas au mieux de sa forme depuis quelque temps.
Depuis douze mois, en effet, la collecte nette (soit les dépôts moins les retraits) est négative, avec 13.4 milliards d’euros, dont 5.2 milliards pour le début de l’année 2012.
En septembre dernier, la décollecte atteignait 0.1 milliards d’euros. Et ce, même si l’assurance-vie représente 1 375.3 milliards d’euros d’encours, six fois plus que le Livret A (232 milliards à la fin août).
En cause, la crise, encore et toujours, qui réveille les sentiments de prudence, et l’envie de jouer les fourmis chez les français. Ces derniers se sentant plus rassurés à l’idée de pouvoir disposer, en cas de besoin, d’une somme d’argent mobilisable immédiatement, contrairement à l’assurance-vie.
Aussi, malgré les avantages certains que constituent les contrats d’assurance-vie, d’autres produits, dont les célèbres Livret A et LDD, obtiennent les faveurs des épargnants à l’heure actuelle. Et ce d’autant plus avec l’augmentation des plafonds de dépôt, portés respectivement à 19 225 € et 12 000 € pour le Livret A et le LDD.
A moins d’un rétablissement de la situation économique, la tendance du recul de l’assurance-vie devrait donc, en toute logique, continuer. Même s’il est difficile de déterminer jusqu’à quand et jusqu’où va se prolonger la décollecte de ce produit d’épargne autrefois plébiscité par les français.