L’effondrement du bâtiment des éleveurs : une bataille pour l’indemnisation face à leur assurance

Au cœur d’une tragédie agricole, le GAEC du Clématin, situé à Pierremont-sur-Amance, fait face à un défi redoutable après l’effondrement partiel de l’un de ses bâtiments cet été. Malgré une assurance souscrite auprès de Groupama, la demande d’indemnisation est rejetée, menaçant la pérennité de leur exploitation. Cet article examine cette situation critique, les freins à l’indemnisation et les droits des victimes face à des compagnies d’assurance.

Un effondrement inattendu

Dans la nuit du 31 juillet, la structure du bâtiment du GAEC du Clématin s’effondre, causée par un glissement de terrain. Jean-Claude Mangin et sa compagne, Charlène, se rappellent clairement le chaos, observant avec inquiétude leurs cinquante-cinq Montbéliard autour d’un trou béant. Heureusement, aucun animal n’a été perdu durant ce tragique événement initial. Cependant, la gravité de la situation ne tardera pas à se faire ressentir, alors même qu’ils pensent être protégés par leur assurance.

Des premiers secours rapides mais insuffisants

Après l’accident, le couple contacte rapidement Groupama. Un conseiller prend en main leur dossier et se rend sur site le lendemain pour évaluer les dégâts. Le 2 août, un expert de l’assurance arrive, inspecte les lieux et soulève l’hypothèse d’un excès d’eau ayant provoqué un affaiblissement du bâtiment. Ce dernier, rénové au fil des ans pour s’adapter à l’évolution de leur production laitière, semble pourtant avoir toutes les raisons d’être couvert par leur assurance.

Un refus d’indemnisation inattendu

À la mi-août, un coup dur s’abat sur le couple. Groupama leur notifie un refus d’indemnisation, alléguant un défaut de construction. Déconcertés, ils commandent une contre-expertise. Cette analyse indépendante démontre, au contraire, que l’effondrement est le résultat d’une poussée hydrostatique due à un cumul de précipitations. La contradiction entre les différentes expertises les plonge dans une confusion encore plus grande.

Des perspectives sombres pour l’exploitation

Malgré une pluie jugée « non exceptionnelle » en juillet, le couple ne se laisse pas démonter. Ils contestent la décision de Groupama, d’autant plus que leur bâtiment a été régulièrement inspecté par des experts. En outre, la situation se complique avec l’arrivée de nouveaux interlocuteurs chez l’assureur, chacun exigeant de réexpliquer leur situation sans que la décision initiale ne change. À ce stade, leur exploitation est en grande péril, leur production laitière ayant déjà chuté de moitié.

L’implication d’un avocat

Face à cette impasse, Jean-Claude et Charlène décident de renforcer leur position légale en faisant appel à un avocat. Celui-ci analyse le contrat d’assurance en profondeur et leur conseille de poursuivre l’indemnisation pour couvrir les coûts de reconstruction évalués à 1,2 million d’euros. Suivant le conseil, une mise en demeure est envoyée à Groupama, afin de relancer le processus d’indemnisation et d’éviter une action en justice qui pourrait s’avérer préjudiciable pour les deux parties.

Les démarches pour les victimes

Ce cas souligne la complexité du processus d’indemnisation après un sinistre. Pour les victimes d’effondrements et de dommages liés à des bâtiments, il est essentiel de bien comprendre les clauses de leur contrat d’assurance et les garanties qui peuvent être activées. Dans ce cadre, les éleveurs du GAEC du Clématin se battent non seulement pour leur propre survie, mais aussi pour faire valoir leurs droits face à une compagnie d’assurance qui semble réticente à reconnaître sa responsabilité.

L’issue de cette bataille reste incertaine pour le GAEC du Clématin, mais leur détermination à faire respecter leurs droits pourrait avoir des répercussions non seulement sur leur avenir, mais aussi sur d’autres éleveurs confrontés à des situations analogues. Dans un contexte où la sécurité des bâtiments agricoles est en question, il est crucial de veiller à ce que les assurances remplissent leurs obligations et soutiennent les agriculteurs en cas de sinistre.