Au fil des ans, les communes se retrouvent confronter à un défi financier croissant : l’explosion des tarifs d’assurance. Mais, sont-elles réellement prêtes à affronter cette réalité financière ? Penchons-nous sur cette préoccupation pressante qui impacte directement la gestion budgétaire locale.
Le choc des tarifs d’assurance pour les communes
Les communes font face à une situation difficile avec l’augmentation exponentielle des tarifs d’assurance. Les émeutes, les catastrophes naturelles et les risques sociaux ont conduit les compagnies d’assurance à revoir leurs tarifs à la hausse. Les communes se retrouvent donc confrontées à des factures beaucoup plus élevées pour assurer leurs équipements et leurs biens.
Des tarifs inabordables pour de nombreuses communes
Pour certaines communes, les nouvelles primes d’assurance sont tout simplement inabordables. Guignen, par exemple, a vu ses tarifs augmenter de 235% après avoir reçu une seule offre lors d’un appel d’offres. Face à de telles augmentations, certaines communes, comme Denain ou Maubeuge, ont renoncé à s’assurer.
Une explosion des prix pour plus de 1 500 communes
Environ 1 500 communes de plus de 5 000 habitants sont confrontées à une explosion des prix, voire à une résiliation abrupte de leur contrat d’assurance. Les assureurs justifient ces nouvelles tarifications en invoquant le risque climatique, les inondations et les tempêtes de plus en plus fréquentes, ainsi que les risques sociaux révélés par les émeutes de juin 2023.
Une guerre des prix initiée par les assureurs
La situation actuelle est en partie le résultat d’une guerre des prix menée par les assureurs dans les années 2010. La politique tarifaire agressive de certaines compagnies a provoqué le retrait du marché de nombreux autres assureurs. Cette situation a créé un déséquilibre et a laissé les communes dans une position vulnérable face à des tarifs exorbitants.
La nécessité de remettre de la concurrence sur le marché
Face à cette crise, plusieurs mesures sont proposées pour remettre de la concurrence sur le marché de l’assurance des collectivités locales. Le Sénat recommande une présence plus forte du régulateur de l’assurance ainsi qu’un renforcement du rôle du médiateur de l’assurance pour aider les communes qui ne trouvent pas d’assureur. Une mise à jour de la procédure des marchés publics est également évoquée afin de favoriser une véritable concurrence.
Vers une culture du risque et une mutualisation du risque social
Pour faire face à cette situation, il est également nécessaire de développer une culture du risque au sein des collectivités locales. Selon un rapport du Sénat, de nombreuses collectivités n’ont pas de document de prévention des risques ou de plan communal de sauvegarde. Il convient donc de sensibiliser les élus à la nécessité de prendre en compte les risques et de mettre en place les mesures adéquates.
En ce qui concerne les risques sociaux, les élus proposent la mise en place d’un système de mutualisation du risque social exceptionnel, similaire à celui existant pour les catastrophes naturelles. Cependant, il est important de veiller à ce que cela ne soit pas perçu comme un encouragement aux violences urbaines.
En conclusion, les communes font face à une situation difficile avec l’explosion des tarifs d’assurance. Il est nécessaire de remettre de la concurrence sur le marché de l’assurance des collectivités locales et de développer une culture du risque au sein des collectivités. La mutualisation du risque social exceptionnel peut également être envisagée comme une solution. Il est important de trouver des réponses adéquates afin de garantir la sécurité des équipements et des biens des communes tout en assurant une gestion financière responsable.