Confrontés, depuis plusieurs années maintenant, au vieillissement de la population, les Français placent de plus en plus régulièrement la dépendance au cœur de leurs préoccupations, faisant ainsi de la prise en charge des personnes âgées un sujet d’actualité auquel le législateur ne peut rester indifférent, rendant ainsi nécessaire la mise en place d’un dispositif de prise en charge adapté, laissant toutefois un épineux problème lié au financement des dépenses engendrées par de telles mesures.
Si la solution n’est pas encore réellement trouvée, un certain nombre de pistes ont d’ores et déjà été dégagées, le cadre plus précis de la prise en charge de la dépendance devant être fixé au cours du mois de juillet par le Président de la République, Nicolas Sarkozy, qui disposera alors de l’ensemble des conclusions rendues par les différents groupes parlementaires et les consultations menées actuellement par le Ministre des Solidarités et de la Cohésion Sociale, Roselyne Bachelot, dont le rapport est attendu pour le mois de juin.
Ayant déjà écarté la mise en place d’une nouvelle taxation des revenus du travail et de l’assurance vie, le chef de l’État dispose encore d’un certain nombre d’alternatives, parmi lesquelles pourraient figurer la mise en place d’un dispositif permettant, aux personnes dépendantes, bénéficiant d’une assurance vie, de se voir verser les capitaux ainsi épargnés sous la forme d’une rente, cette idée remportant même l’adhésion d’un certain nombre de professionnels, à l’image de Jean-Marc Boyer, Directeur Général du Groupe Pasteur Mutualité, qui n’a pas hésité à qualifier d’« intéressant » cette idée, celui-ci soulignant toutefois que la demande des personnes dépendantes restent généralement liée à des prestations en nature plutôt que financières.
Nécessitant aujourd’hui l’investissement de quelques 25 milliards d’euros par an, les coûts liés à la prise en charge des personnes dépendantes devraient connaître une croissance toujours plus importante, représentant selon les estimations quelques 35 milliards d’euros à l’horizon 2025, nécessitant donc la mise en place d’un dispositif supplémentaire, l’assurance vie ne pouvant pas, à elle seule, assumer de telles dépenses. Si la mise en place d’assurances privées a été un temps évoquée par le gouvernement, cette solution semble aujourd’hui plus difficile à mettre en place, face à l’hostilité de l’opposition et des syndicats, qui seraient aussi tout à fait défavorables à la suppression d’un jour férié.
Posant ainsi un certain nombre de problèmes, le financement de la prise en charge de la dépendance devrait donc encore faire l’objet de plusieurs débats, l’approche de l’élection présidentielle compliquant encore davantage une situation déjà particulièrement tendue, l’ensemble des propositions formulées pouvant provoquer une exaspération d’une partie de la population, comme par exemple l’idée soulevée par la CFDT d’augmenter la CSG pesant déjà sur les retraités. Face aux difficultés rencontrées en la matière, il ne fait aucun doute que la dépendance constituera l’un des enjeux majeurs de la prochaine campagne électorale, chacun défendant ses solutions pour répondre à la préoccupation grandissante des Français, devant cette éventualité de plus en plus présente, l’espérance de vie ne cessant de s’allonger.