Suite à trois nouveaux cas de guérisons miraculeuses à Lourdes, des médecins et chercheurs ont décidé d’en finir et se sont réunis ce week-end du 20 novembre pour apporter une explication médicale à ces fameux miracles. L’alternative est assez simple, il s’agit de les reconnaître ou de les démentir.
Marie, mère de Dieu, a choisi la France
Parmi les millions de pèlerins qui se rendent à Lourdes, des milliers ont pu se dire sauvés. Pourtant les évêques sont très circonspects sur l’existence de guérisons miraculeuses, reconnues au compte goutte après une guérison constatée, puis confirmée sur les plans médical et ecclésial, ratifiée, certifiée et enfin proclamée. Sur les 7000 dossiers déposés, seuls 67 ont été proclamés comme guérisons miraculeuses.
Quant aux médecins, ils sont d’autant plus debout sur les freins que les raisons des guérisons leur échappent. Notre-Dame de Lourdes est décidément bien embarrassante. Ces miracles n’invitent-ils pas, mieux qu’un VRP ne saurait le faire, à croire en Dieu, croire au Christ ressuscité et croire en Marie mère de Dieu ? Mieux, n’invitent-ils pas à faire pénitence (pour ceux qui savent ce que cela veut dire) ? C’est tout de même très gênant en République française et jugé insultant à l’égard des populations d’autres confessions. Malgré ces hostilités de vieilles lunes et de dernière pluie, tous les ans des pèlerins s’empressent à Lourdes et des dizaines d’entre eux déclarent leur guérison. Marie serait-elle facétieuse ?
Le Comité médical international de Lourdes
Le Comité médical international de Lourdes, composé de chercheurs et médecins, se réunit tous les ans à Paris et cette année, il est bien résolu à expliquer l’inexplicable.
Le responsable du Bureau des constatations médicales de la ville, le Docteur Alessandro de Franciscis annonce que « cette année, nous avons reçu 48 déclarations de guérisons, et j’ai accueilli à Lourdes 2.650 médecins qui ont jugé que 16 d’entre elles pouvaient être considérées comme importantes ». Le Professeur François-Bernard Michel, membre de l’académie de médecine, avertit d’emblée « qu’on ne peut parler aujourd’hui de maladie ou de guérison, si l’on ne s’appuie pas sur des documents scientifiques ».
Observant les derniers cas de guérisons miraculeuses, trois dossiers animeront en particulier le débat à huis clos du comité dont :
– une femme américaine souffrant de la maladie de Crohn (maladie inflammatoire chronique de l’intestin).
– un enfant italien de six ans atteint d’un défaut de croissance provoquant une déformation de ses jambes.
Le Professeur François-Bernard Michel repousse l’hypothèse de « miracle ». Cependant, selon lui, les domaines de la science et de la religion ne s’opposent pas et il déclare : « J’ai la conviction qu’une guérison inexplicable mobilise des forces à la fois physiques et spirituelles présentes dans tel ou tel individu, mais qui sont mobilisées par la foi ». Cette hypothèse serait acceptable si les prières étaient systématiquement faites pour soi-même. Or la logique qui anime les pèlerins pourrait le surprendre… Comment fera-t-il pour expliquer les guérisons d’enfant à naître ?