Risques naturels : les causes de l’absence d’assurance dans de nombreuses communes

À l’approche de la fin de l’année, de nombreuses communes se trouvent confrontées à l’absence de contrats d’assurance, particulièrement celles situées dans des zones à risque. Ce phénomène est particulièrement préoccupant, car il expose ces collectivités à des conséquences financières graves en cas de catastrophes naturelles. Les raisons de cette situation sont multiples et complexes, allant de la résiliation de contrats à l’augmentation des primes d’assurance et franchises. Cet article explore les différentes causes de cette problématique croissante.

Les résiliations de contrats d’assurance

La fin de l’année est souvent synonyme de renouveaux de contrats d’assurance, mais pour certaines communes, cela se traduit par des résiliations. Un exemple marquant est la commune de Breil-sur-Roya dans les Alpes-Maritimes, où le maire a été informé que la SMACL, un des principaux assureurs pour les collectivités territoriales, ne renouvellerait pas leur contrat. Cette décision fait suite à des événements marins extrêmes, tels que la tempête Alex, qui ont mis en lumière l’évaluation des risques par les assureurs. La déclaration d’un directeur d’assurance stipulant que « le risque n’est plus raisonnable » souligne les craintes des assureurs face à la multiplication des événements climatiques

L’augmentation des primes et des franchises

Outre la résiliation des contrats, les communes rencontrent également des difficultés liées à l’explosion des primes d’assurance et des franchises. Dans un contexte économique difficile, les assureurs réajustent leurs politiques tarifaires, rendant l’accès à des couvertures adéquates financierement difficile pour de nombreuses collectivités. Cette situation est exacerbée dans les zones à risque, où l’impact des sinistres potentiels est jugé trop élevé par les assureurs. Des communes comme Lescar, dans les Pyrénées-Atlantiques, témoignent de l’absence de réponses satisfaisantes de la part des assureurs, malgré des appels d’offres lancés pour trouver de nouveaux partenaires.

La complexité du marché de l’assurance

Le marché de l’assurance est en constante évolution, et la couverture des risques naturels y est particulièrement compliquée. Avec des milliers de communes touchées par cette problématique, le directeur de la SMACL a reconnu que le phénomène de non-assurance se multiplie. Cette réalité rend la recherche d’une solution viable d’autant plus difficile. De nombreuses élus, comme Valérie Revel, maire de Lescar, expriment leur frustration face à l’impossibilité de trouver un assureur prêt à fournir une couverture, malgré l’absence de sinistres dans leur commune.

Les alternatives face à l’absence d’assurance

En l’absence de solutions d’assurance, certaines collectivités envisagent d’opter pour l’auto-assurance. Cependant, cela pose des défis financiers majeurs, car en cas de sinistre majeur, cela peut se traduire par des coûts exorbitants qui mettraient à mal les budgets municipaux. Les élus font face à un dilemme : s’auto-assurer revient à endosser un risque financier que bon nombre de communes ne peuvent pas supporter. La députée Christelle d’Intorni travaille sur des propositions législatives pour établir un fonds de garantie assurantielle qui pourrait offrir un soutien crucial aux communes dans cette situation.

L’avenir des collectivités face à l’absence d’assurance

Alors que les défis s’accumulent pour les collectivités locales, la question demeure : comment garantir la sécurité financière des communes exposées aux risques naturels ? La voie à suivre reste floue et le sujet demande une attention particulière. Les propositions en cours, telles que la création de fonds de garantie, témoignent d’une volonté politique d’adresser ces problématiques complexes. Toutefois, ces solutions ne sont pas des solutions miracles, et le chemin vers une couverture adéquate et accessible pour toutes les communes sera long et semé d’embûches.