Tempêtes et inondations : ce que votre assurance habitation protège vraiment
Les intempéries peuvent causer des dégâts matériels considérables à nos logements. En France, les tempêtes sont de plus en plus fréquentes et intenses. La tempête Benjamin a récemment fait parler d’elle en raison de ses vents violents et de ses pluies diluviennes qui ont touché plusieurs régions. Face à un tel constat, il est crucial de se demander : votre assurance habitation vous protège-t-elle correctement en cas de sinistre ?
De prime abord, il est fondamental de comprendre la structure de votre contrat d’assurance habitation. Une garantie tempête fait souvent partie intégrante des contrats d’assurance multirisque habitation (MRH) en France. Cette garantie est conçue pour couvrir les dégâts causés directement par le vent, comme par exemple une toiture endommagée ou des chutes d’arbres sur le bâtiment.
Conformément aux indications de la fédération France Assureurs, votre assurance habitation doit inclure cette garantie : “Votre contrat habitation contient obligatoirement une garantie tempête qui couvre tous les dommages causés par le vent.” Il est donc essentiel de connaître les spécificités de cette garantie pour bien anticiper les pertes potentielles.
Quelles tempêtes sont couvertes par votre assurance ?
La première condition pour bénéficier d’une couverture adéquate est d’avoir une garantie tempête active dans votre contrat. La plupart des assureurs comme la Macif, Allianz ou Groupama, incluent cette garantie dans leurs offres. Toutefois, il convient de prendre en compte certains éléments :
- Conditions d’indemnisation : Les assureurs fixent souvent des conditions pour que l’indemnisation soit effective. Il se peut qu’il faille que le vent atteigne une intensité minimale (par exemple, 100 km/h) pour que la garantie s’applique.
- Dommages couverts : La garantie doit couvrir des éléments directs tels que les dommages aux murs, aux toitures ou aux biens mobiliers dus à la chute d’objets par exemple.
- État de l’entretien : Un produit mal entretenu ou en désordre peut jouer en réduisant l’indemnisation, voire même entraîner un refus de couverture.
Exclusions et limites : ce qu’il faut savoir
Comme souvent dans le domaine des assurances, des exclusions existent. Ces exclusions peuvent varier d’un assureur à l’autre, il est donc primordial de lire attentivement votre contrat d’assurance habitation afin de savoir exactement ce qui est couvert ou non.
| Type de dommage | Couverte par la garantie tempête ? |
|---|---|
| Toiture arrachée par le vent | Oui |
| Infiltration d’eau suite à une toiture endommagée | Oui |
| Chute d’un arbre sur le bâtiment | Oui |
| Dommages à une clôture | Non |
| Dommages à un abri de jardin | Non |
| Pertes dues à des pannes de courant | Non |
Les exclusions ne se limitent pas seulement aux biens non couverts, mais aussi à certains événements comme les inondations, qui requièrent une déclaration de catastrophe naturelle pour être indemnisées. Une fois bien informé, il sera plus facile d’éviter les mauvaises surprises à l’heure du sinistre.

Alerte aux intempéries : comment réagir après un sinistre ?
Une fois les dégâts constatés, la première réaction doit être rapide et méthodique. Les assureurs imposent souvent un délai de déclaration qui ne doit pas dépasser cinq jours ouvrés. Pour maximiser vos chances d’obtenir une indemnisation, voici les étapes à suivre :
- Documentation : Prenez des photos des dégâts. Cette preuve sera essentielle lors de la déclaration à votre assureur.
- Constat : Établissez un constat et listez tous les biens endommagés dans votre logement, en précisant leur état respectif.
- Mesures conservatoires : Avant même la venue d’un expert, mettez en œuvre des actions pour limiter les dégâts, comme la pose de bâches sur des toits endommagés.
Rôle de l’expert et processus d’indemnisation
Après avoir déclaré votre sinistre, un expert peut être dépêché sur place pour évaluer l’étendue des dommages et chiffrer l’indemnisation. Il est important d’être présent lors de son intervention pour poser des questions et clarifier certains aspects si nécessaire.
Le processus d’indemnisation peut être plus long si des événements naturels (comme les inondations) entrent en jeu, car une expertise approfondie sera alors requise. Le fait que les dégâts résultants d’une tempête soient traités de manière différente des inondations sous la législation française souligne encore plus l’importance de bien comprendre les nuances des contrats d’assurance.
Assurance logement : locataires et copropriétaires, quelles obligations ?
La situation diffère pour les locataires et les copropriétaires en cas de sinistre lié à des tempêtes. Les locataires, par exemple, doivent en général s’en remettre à l’assurance multirisque habitation souscrite par leur bailleur pour couvrir les dommages aux infrastructures de l’immeuble. Toutefois, leur propre contrat permettra de protéger leurs biens personnels.
En tant que locataire, voici ce dont vous devez être conscient :
- Responsabilité civile : votre contrat d’assurance doit obligatoirement inclure cette garantie qui protège contre les dommages causés à autrui ou à l’immeuble.
- Informer rapidement votre bailleur : après un sinistre, il faut prévenir votre propriétaire et votre assureur dans les plus brefs délais.
Dans un cadre de copropriété
Dans le cas d’une copropriété, les responsabilités sont partagées. Le propriétaire est responsable des dommages à l’intérieur de son logement tandis que le syndicat des copropriétaires s’occupe des parties communes, comme les toitures et les fondations.
Démarche à suivre en copropriété :
- Vérifiez le règlement de la copropriété pour savoir qui est responsable des sinistres dans les parties communes.
- Contactez les membres du syndicat pour discuter des prochaines étapes à suivre en cas de sinistre.

Tempêtes et assurances : prévention et bonnes pratiques
À l’heure où les tempêtes sont de plus en plus intenses à mesure que le changement climatique progresse, il est crucial d’adopter des pratiques préventives. Prévoir et assurer son logement adéquatement doit être une priorité pour tous les ménages.
Voici quelques conseils pratiques :
- Évaluer régulièrement l’état de votre habitation pour identifier les points faibles susceptibles d’entraîner des dégâts.
- Entretenir les éléments qui composent votre logement, en particulier les toitures et les gouttières, pour minimiser les risques d’infiltration d’eau.
- Envisager des extensions de garantie pour couvrir les éléments non inclus sous la garantie standard, comme les abris de jardin ou les clôtures.
- Collaborer avec votre assureur pour personnaliser votre contrat en fonction de votre situation géographique et de la vulnérabilité de votre logement.
Les impacts économiques des tempêtes et le futur des assurances
Il est également évident que les tempêtes engendrent des coûts économiques considérables. En 2023, les tempêtes, la grêle et les chutes de neige ont constitué près de 19 % des sinistres déclarés, pour un montant moyen d’indemnisation avoisinant 3 777 euros.
Alors que les compagnies d’assurance doivent faire face à un nombre croissant de sinistres, des augmentations de primes sont à prévoir. Des experts estiment qu’à l’horizon 2025, les tarifs des assurances habitation pourraient connaître un bond significatif en raison de ces aléas climatiques. Il sera donc indispensable d’anticiper ces hausses en comparant régulièrement les offres des principaux acteurs comme MMA, Crédit Agricole Assurances, ou Generali.









