Francis et Christine, un couple de retraités vivant à Preignan dans le Gers, expriment leur préoccupante désillusion face à l’augmentation frénétique de leurs primes d’assurance, qui a atteint une hausse de 30% pour l’année 2025. Alors que leur retraite, quant à elle, ne voit qu’une modeste revalorisation de 0,9%, les conséquences de cette inflation tarifaire les amènent à reconsidérer leur consommation d’assurances. Ce témoignage souligne une tendance inquiétante qui pourrait affecter un grand nombre de retraités et de citoyens, entraînant une désaffection pour ces services essentiels.
Une augmentation alarmante des primes d’assurance
À l’ouverture de son échéancier pour l’année 2025, Francis a été frappé par le montant de ses primes d’assurance. De 1 140 € annuels, sa facturation a grimpé à 1 488 €, soit une augmentation de 27%. Ce constat le pousse à réduire ses garanties, notamment pour l’assurance de l’un de ses véhicules. Il ne s’agit pas d’un cas isolé : de nombreux assurés, même ceux à faible risque tel que ce couple de septuagénaires, constatent cette escalade tarifaire. Malgré un bonus de 50% sur leurs véhicules et un historique sans sinistre sur leur domicile, ils en subissent les conséquences.
Les origines de cette inflation des coûts
Cette hausse des primes d’assurance s’explique en grande partie par les conséquences de la crise climatique. L’augmentation des catastrophes naturelles, telle que les inondations et les épisodes de grêle, compromet la stabilité financière des compagnies d’assurance, qui doivent ajuster les frais pour faire face à cette sinistralité accrue. Francis exprime son étonnement devant le manque d’anticipation des assureurs face à cette situation : « Comment se fait-il qu’il n’y ait eu aucune anticipation ? » s’interroge-t-il.
Un secteur en mutation
Les assureurs, pour leur part, reconnaissent que la nature échappe désormais à leurs modèles de prévision. Cette difficulté à appréhender l’intensité croissante des événements climatiques se traduit par une augmentation des coûts de réparation, liée à celle des matériaux et de la main-d’œuvre. Le regard d’un assureur basé à Auch sur la situation confirme que « l’avalanche d’événements n’a pas constitué une réelle surprise ». Pourtant, malgré la conscience du problème, les compagnies manquent encore de solutions concrètes pour endiguer cette vague montante de tarifs.
Une désaffection potentielle face aux assurances
Cette spirale d’augmentation pourrait avoir des répercussions bien plus larges que sur les seuls retraités du Gers. Si les primes continuent de flamber, Francis est convaincu que de nombreux assurés, pris à la gorge par des dépenses contraintes, pourraient envisager de renoncer à assurer leurs biens. D’après lui, « si ça continue à augmenter comme ça, les gens vont finir par ne plus s’assurer ! C’est aberrant. » La crainte d’une désaffection généralisée pour des services pourtant indispensables s’intensifie.
Les implications de la hausse des taxes
Un autre facteur aggravant cette situation est l’augmentation des taxes liées aux contrats d’assurance. L’État, pour compenser les dégâts des catastrophes naturelles, a quasiment doublé la part de cette taxe sur les contrats d’assurance. Pour 2025, elle passe de 12 à 20% sur les contrats de dommages aux biens, et de 6 à 9% pour les contrats automobiles. Cette situation ne laisse guère d’espoir pour un retour à un équilibre tarifaire pour des assurés déjà affaiblis par une inflation galopante.