Récemment, un incident a secoué une commune de Wanze où un sanglier a fait irruption dans un appartement, provoquant des dégâts considérables. L’événement a mis en lumière une question cruciale : pourquoi les compagnies d’assurance déclinent elles souvent leur responsabilité dans de telles situations ? Cet article explore les raisons derrière le refus des assurances à couvrir les dommages causés par des animaux sauvages sur des biens privés.
Les faits : un appartement dévasté par un sanglier
Ce fait divers insolite concerne un sanglier pesant plus de 80 kg qui a réussi à pénétrer dans un domicile, causant des dégradations dans toutes les pièces, y compris dans la cuisine, le salon et la chambre. La locataire, face à l’ampleur des dégâts, s’est naturellement tournée vers son assurance pour obtenir une indemnisation. Cependant, elle a découvert avec étonnement le peu de chances que son assureur prenne en charge les frais de réparation.
Les raisons des refus de couverture par les assurances
Selon Nevert Degirmenci, porte-parole d’Assuralia, la raison principale de ce refus réside dans la nature des dommages. Lorsque un animal sauvage pénètre dans un domicile et cause des dégâts sur le contenu de l’appartement, cela ne rentre pas dans le champ d’application des garanties standard des assurances. En effet, une assurance habitation classique ne couvre pas les incidents causés par des animaux sauvages.
Différences entre dommages matériels et contenus
Il est important de distinguer les types de dommages pour lesquels une assurance peut intervenir. Par exemple, les assurances peuvent couvrir les dommages causés à un bâtiment lorsque celui-ci subit un heurt avec un animal, comme un véhicule qui heurte un sanglier. Dans ce cadre, seuls les dommages matériels au bâtiment, tels que la structure ou les installations fixes, peuvent être indemnisés. En revanche, les biens contenus dans l’appartement, comme les meubles ou les appareils électroniques, ne sont généralement pas pris en charge en cas d’intrusion d’un animal sauvage.
Les garanties inadaptées aux intrusions d’animaux sauvages
Dans le contexte actuel, où la population de sangliers augmente en Wallonie, les incidents impliquant ces animaux deviennent de plus en plus fréquents. Cependant, la plupart des polices d’assurance ne proposent pas de couverture spécifique pour les dommages causés par des animaux sauvages intrus. Les garanties incendie, par exemple, incluent des protections pour le bâtiment, mais n’intègrent pas d’options pour les biens personnels affectés par un animal sauvage.
Le statut des animaux sauvages en droit
En droit, les animaux sauvages, y compris les sangliers, sont considérés comme des res nullius, ce qui signifie qu’ils n’appartiennent à personne. Cela complique encore la situation, car il n’existe pas de législation spécifique qui obligerait les assureurs à couvrir les dégâts causés par ces animaux dans les propriétés privées. De ce fait, les assurés se retrouvent souvent sans recours lorsque de tels incidents se produisent.
Prévention et protection des biens
Face à ce scénario, il est essentiel pour les propriétaires de prendre des mesures préventives pour éviter les intrusions d’animaux sauvages dans leurs habitations. Fermer soigneusement les portes et fenêtres, et installer des clôtures robustes autour des jardins peut réduire considérablement le risque de pénétration d’un sanglier. De plus, il est prudent de vérifier les options d’assurance disponibles et d’opter pour des garanties qui pourraient couvrir certains types de risques associés.
Ainsi, bien que la présence de sangliers dans les propriétés privées puisse causer des désagréments considérables, peu de chances existent qu’une assurance prenne en charge les dommages survenus à la suite d’une telle intrusion. En raison de critères de couverture stricts et de la nature des dommages, il est clairement impératif pour les propriétaires de bien comprendre les limites de leur assurance habitation et de prendre des dispositions appropriées pour protéger leur bien des animaux sauvages.