D’après les derniers chiffres publiés par la FFSA et le Gema, l’assurance française accuse un repli général de 7%. L’assurance-vie en est la principale responsable suite à une distribution massive de prestations contre une collecte d’épargne plus chétive. Seul le secteur des assurances de biens et de responsabilité tire son épingle du jeu et parvient à dégager quelques points de croissance.
La baisse drastique des assurances de personnes
Pour les assurances de personnes, la baisse des chiffres d’affaires est de 10%. Ce résultat provient essentiellement des heures sombres que traverse l’assurance-vie. Ce segment de marché vient d’enregistrer sa première collecte nette négative depuis 2008, à hauteur de -11%. Jamais les assureurs n’avaient versé autant de prestations simultanément en assurance-vie, lesquelles se sont même accélérées en septembre, aboutissant à une hausse des versements de 19% en 9 mois. Dans le contexte économique actuel, il est intéressant de noter que la baisse des encours sur les fonds en euros (-13%) est nettement plus forte que sur les fonds en unités de compte (-4%).
Cependant, ces baisses de pourcentages ne doivent pas faire perdre de vue que « En cumul sur 9 mois, la collecte nette atteint 19,2Mds d’euros et demeure supérieure à celle des livrets A et LDD (16,4Mds d’euros) », ainsi que le souligne la FFSA.
Par ailleurs, les cotisations santé perdent également 1%, la taxe sur les complémentaires ayant, semble-t-il, un effet dissuasif.
En revanche, les chiffres de septembre étaient meilleurs pour la collecte des assurances incapacité, invalidité et dépendance, secteur qui affiche une croissance de 4%.
Les assurances de biens et de responsabilité, planche de salut
Pour les 9 premiers mois de l’année, les assurances de biens et de responsabilité affichent une croissance de 4%, ce qui est très bon comparativement à 2010 où la progression des résultats était plus modeste, à +2,23%. Ce marché est essentiellement tiré par la tonicité de l’assurance automobile.
D’après les analyses de la FFSA, ces bons résultats sont la promesse d’un prochain retour à l’équilibre, car ce secteur affronte toujours une concurrence sévère et se remet doucement des événements climatiques qui avaient précédemment pesé sur ses résultats.
De noirs nuages à l’horizon
Cependant, l’activité dans le secteur des assurances risque d’être à nouveau pénalisée si les prévisions de croissance pour 2012, ramenées de 1,75% à 1% par le gouvernement, se vérifient. Les craintes formulées par la FFSA et le Gema visent l’éventualité d’un nouveau resserrement budgétaire qui freinerait une fois de plus l’essor des assurances.
Aussi, le secteur des assurances est vulnérable aux secousses du marché boursier sous l’emprise des dettes souveraines de la zone euro. En particulier, le dernier coup de théâtre du gouvernement grec, décidant de soumettre le plan de redressement européen à referendum, ravive les inquiétudes des marchés financiers. Depuis, les acteurs majeurs de la zone euro ont quelque peu posé à leur tour leur condition et le référendum grec, s’il est finalement organisé, devra porter exclusivement sur le retrait ou le maintien de la Grèce dans la zone euro. Il est certain que l’éventualité d’une défaillance totale de la Grèce, et surtout, le précédant qu’elle créerait, n’est pas propice à une forte relance de l’activité pour les assurances françaises dont les portefeuilles sont notamment composés d’obligations d’États… européens.